Le contrat à durée indéterminé
La tendance des employeurs à favoriser le travail précaire fait du contrat de travail à durée indéterminée un enjeu pour les salariés et une orientation forte du type de relations sociales que nous voulons préserver pour chaque individu dans le monde.
Le contrat à durée indéterminée instaure une relation stable entre le salarié et l’employeur. C’est seulement avec ce genre de relation durable que des droits sociaux sont garantis. Sur cette base assurée, le salarié peut asseoir sa vie familiale et sociale en la projetant dans le temps à l’abri des aléas.
Défaire ce rapport stable, c’est imposer aux salariés une véritable régression, introduire un risque sans contrepartie de salaire ou de promotion professionnelle. Et l’on demande aux travailleurs d’accepter ce recul, alors que patrons et managers, loin de s’appliquer à eux-mêmes la culture du risque qu’ils professent, construisent à leur profit des mécanismes hautement protecteurs.
On comprend que le contraste entre le sort rendu précaire des uns et la situation préservée des autres crée un sentiment d’injustice croissant et divise la nation. Il est indispensable, pour la cohésion des pays, qu’au sein de l’activité productive les bénéfices comme les sacrifices soient partagés.
Le syndicalisme ne doit pas être un dogme figé, mais une aspiration à un monde meilleur et un mouvement de transformation positif de la société. Le syndicalisme est un outil démocratique et une vision éthique concernant une certaine idée de l’homme de sa dignité, de ses droits et de ses devoirs vis-à-vis d’autrui.La liberté, le respect, le pluralisme et la tolérance sont au cœur du syndicalisme et l’individu ne peut s’accomplir seul, sans exercer sa liberté avec les autres dans l’échange et la solidarité.
Le combat collectif pour l’égalité, la défense des opprimés, le refus de l’exploitation et de l’aliénation, le désir de progrès sont au centre de la pensée et de l’action syndicale. Si les particularités culturelles sont compatibles avec les droits fondamentaux, n’ont pas à s’effacer au profit d’un modèle humain uniforme car nos sociétés n’ont pas besoin d’être homogène mais elles ont juste besoin d’être harmonieux.
Le syndicalisme se fonde notamment sur des réformes qui progressivement changent l’ordre des choses. Il repose sur une volonté de transformation sans jamais ignorer les héritages historiques la réalité économique et sociale et la complexité du monde dans lequel nous vivons.